LE DOUTE : FAIRE CONFIANCE SANS SAVOIR
« Qu’est-ce que je risque concrètement en faisant confiance ? »
J’ai déjà écrit cette phrase maintes et maintes fois au cours de ce chemin.
Habitée par ce sentiment perpétuel de doute. Qui est là, qui attend d’apparaître dès que l’occasion se présente.
Le doute que l’on peut avoir sur une situation, qui nous fait réfléchir, mentaliser, ruminer, qui peut nous donner le tournis, nous empêcher de dormir, voir nous rendre malade.
L’étymologie du mot « doute » est « duo habito« .
Il est composé de deux mots : « DUO » qui signifie « DEUX » et de « HABITO » qui signifie « POSSÉDER« .
Littéralement, le doute signifie donc « habité par la dualité« , par les opposés.
On ne sait plus, on a le cul entre deux chaises quoi. On ressasse, on essaie d’imaginer les deux côtés de la situation, on redoute et ce jusqu’à ce que l’on tranche et que l’on choisisse.
Sauf que ce doute, en plus d’être invasif est incontrôlable.
Et c’est ici, le point essentiel : INCONTRÔLABLE.
On ne contrôle en rien la situation qui nous préoccupe, on ne sait plus quelle est la meilleure décision à prendre, que penser de celle-ci, comment l’appréhender, que dire et que faire…
Et si la réponse n’était justement pas d’arrêter de vouloir FAIRE.
Et de vouloir simplement ETRE.
D’arrêter de vouloir faire un choix. Mais d’incarner ce choix.
Laisser les choses telles qu’elles sont et accueillir le doute. Accueillir l’idée selon laquelle il y a un vide ici.
Accueillir le silence et arrêter de se poser inlassablement des questions qui nous laissent sans réponse.
Le doute demande donc d’accueillir l’ignorance par le silence.
« Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».
Accepter de ne plus savoir, de ne plus chercher à contrôler ou maîtriser la situation.
La réponse n’est pas dans la tête, elle est dans le coeur. Au plus profond de nous même.
Il nous faut donc nous taire. Et maintenir son focus sur ce qui est présent et ce qui n’est pas dans le doute.
« Ne déterre pas dans le doute ce que tu as planté dans la Foi » – Elisabeth
Se concentrer sur ce qui ne fait pas doute en nous. Et se jeter dans le vide avec tout ça.
Comme Alice, se laisser porter dans le trou géant et sombre qui semble nous avaler mais qui en fin de compte nous amène au coeur de nous-même.
Si nous vivons selon les choses qui ne font pas doute à notre coeur, nous laissons place au vide, et surtout au lâcher prise sur la maîtrise des choses qui surviennent. En laissant le silence en nous, nous laissons l’opportunité à la vie de lui laisser le temps de nous apporter les réponses que nous cherchons.
« Laisse à la vie le temps de t’apprendre à comment la vivre » – Tony Bennet à Amy Winehouse.